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Un des enjeux actuels est l’accès au foncier et aux ressources. Dans les grandes villes, la spéculation sur le terrain chasse la population du centre-ville car les prix ne permettent plus de se loger. Les privilégiés du régime rivalisent et font monter les prix pour lancer des projets de centres commerciaux et de logements de luxe.
Sous la junte, des concessions de terrains ont été accordées pour services rendus. La vague de privatisations de 2010/2011 a pour effet d’accentuer la mainmise de terrains dans les mains d’un petit nombre de privilégiés. En 2000, les «sans terres» représentaient un tiers de la population rurale. Lors de la mise en route de projets d’infrastructures (barrages, zones commerciales, pipe-lines, gazoducs…), un grand nombre de familles ont été expulsées de leur maison, parfois sans indemnisation ou parfois contre des sommes insuffisantes pour permettre aux familles de reprendre leur activité.
Depuis les élections, la population ose revendiquer, des avocats soutenir les revendications. Le « Farmers Forum » s’est tenu à Rangoon, en février 2013, demandant une compensation raisonnable pour les terres acquises par le gouvernement, l’armée ou les sociétés privées, le droit d’enregistrement pour les associations de fermiers, l’accès au crédit, et une révision de la loi sur le foncier. Le Ministre de l’agriculture a fait de l’enregistrement des terrains sa priorité ; pourtant, certains terrains confisqués par l’armée sont inaccessibles à tout enregistrement.
En 2011, 20 fermiers ont déposé une plainte pour confiscations de terrains à Rangoon dans la zone du port par la société Kaung Myanmar Association Group of Companies : Kaung Myanmar Association Group of Companies. L’avocat Pho Phyu estime que 4 000 hectares ont été confisqués dans la seule zone du port par 14 sociétés privées, menaçant la vie de 10 000 familles, chiffre est confirmé par le journal gouvernemental New Light of Myanmar, pour la mise en place de projets d’agriculture.
En mai à Thilawa, zone industrielle de la banlieue de Rangoon, (Alwan village) : la police a arrêté 5 fermiers parce qu’ils ont remis en culture les terres saisies par la marine nationale.
Selon The Irrawaddy du 24 avril 2013, l’Union Solidarity and Development Party (USDP), parti de la junte, a été mis en demeure de restituer un jardin public saisi, qui servait de terrain de jeux aux enfants. Ce terrain situé à South Okkalapa (Rangoon) avait été saisi en 1992 et devait servir à la construction d’immeubles. Un avocat a saisi le gouvernement et demandé la restitution du terrain.
À Rangoon en 2011, les fermiers expropriés à Shwe Na Thar (district de Mingaladon) ont poursuivi devant les tribunaux la société Zaykabar pour récupérer leurs terres saisies en 2010 dans la zone industrielle. Une partie des fermiers a reçu 300 000 Kyats (300 euros) en compensation, mais ils veulent garder leur terre. Mi 2011, la société a détruit les maisons, bloqué les canaux d’irrigation construit les routes et leur a demandé de quitter les lieux avant le 24 janvier 2012. La loi “Law of Rental Lands for Cultivation (1963) est pourtant censée protèger les fermiers de l’expropriation et établit que les citoyens n’ont pas le droit de faire autre chose que l’agriculture sur des terres cultivables”.
Selon le MyanmarTimes du 8/10/2012, 250 habitants de Ookyay près de Naypidaw qui vivaient là depuis 40 ans, ont accepté de détruire leurs habitations pour éviter la prison. Ils ont été expulsés en 2008 , sous prétexte que le terrain n’était pas enregistré. Près de 200 maisons ont été détruites à Ookyay, et 50 près de Ohboe. Les habitants avaient acheté le terrain en 1974 ; ils ont pourtant des papiers en règle, paient l’électricité et l’impôt municipal.
Selon The Irrawaddy, en 2013, 400 personnes des villages près de Letpadaung, près de Monywa, ont manifesté, pour être venues en aide aux fermiers expropriés. Ils ont demandé une enquête sur les événements du 29 novembre 2012 au cours desquels 70 personnes ont été blessées. Ils reprochaient à les sociétés Chinese company Wanbao et la société birmane Union of Myanmar Economics Holdings appartenant à l’armée, de ne pas suivre les recommandations émises par le rapport de la commission d’enquête.
À Pathein, les paysans ont écrit au Président Thein Sein au sujet des terres (101 ha) par le SPDC en 2000 puis elles ont été louées par le UMEHL (holding de l’armée) à des propriétaires d’hôtels pour une complexe de luxe près de la plage de Ngwe Saung.
Dans l’État Shan, des fermiers, expropriés près du lac Inlay sont accusés en 2013 par les constructeurs ayant acquis les terrains, d’avoir cultivé les terres saisies dans le village de Kan Bae. Près de 600 acres de terres cultivables ont été saisies en 2012 dans 6 villages pour construire des hôtels. Les villageois disent ne pas avoir de compensations suffisantes. (http://www.irrawaddy.org/archives/37140).
Selon The Irrawaddy, des fermiers de Man Satt, dans l’Etat Shan n’ont reçu aucune compensation pour l’expropriation de 2 000 hectares de terrains attribué à la China National Petroleum Corporation. Les fermiers disent que ces terrains leur ont été confisqués en novembre 2010. Les compensations reçues couvrent à peine la récolte de l’année. (:http://www.irrawaddy.org/archives/31921).
Selon The Irrawaddy, le gouvernement Birman a reçu, par l’intermédiaire des membres de la commission d’enquête créée en 2012, plus de 6 000 plaintes pour saisies de terrains. (The Irrawaddy, lundi 27 janvier 2014).
En 2017, plus de 1000 hectares saisis par le Ministère de la défense en 2000 pour la construction d’une usine de fabrication d’armes ont été restitués à 300 fermiers de la région de Magwe. Le projet de construction ayant été annulé, le terrain a été cédé au Ministère des sciences et de la technologie puis, en 2015 au Ministère de l’éducation qui va en utiliser 194, le reste étant alors rendu aux fermiers.
Under the junta, land grants were granted against services. The wave of privatizations in 2010/2011 had the effect of accentuating the control of land by crownies. In 2000, the landless represented one third of the rural population.
During infrastructure projects (dams, commercial areas, pipelines, gas pipelines, etc.), a large number of families were evicted from their homes, without compensation or against insufficient funds to allow families to resume their activities.
Since the elections, the population dares to claim, lawyers support the claims. A “Farmers Forum” was held in Rangoon in February 2013, asking for reasonable compensation for land acquired by the government, the army or private companies, the right of registration for farmers’ associations, access to credit, and a review of the land law. The Minister of Agriculture has made land registration his priority; however, some land confiscated by the army is inaccessible to any registration.
In 2011, 20 Farmers complained for confiscation of land in Rangoon in the port area by Kaung Myanmar Association Group of Companies: Kaung Myanmar Association Group of Companies. Lawyer Pho Phyu estimates that 4,000 hectares were confiscated in the port area alone by 14 private companies, threatening the lives of 10,000 families (confirmed by the government newspaper New Light of Myanmar, for the implementation of agricultural projects).
In May in Thilawa, an industrial area on the outskirts of Rangoon, (Alwan village): the police arrested five farmers because they returned the land seized by the National Navy to cultivation.
According to The Irrawaddy of 24 April 2013, the Union Solidarity and Development Party (USDP) was ordered to return a seized public garden, which served as a playground for children. This land in South Okkalapa (Rangoon) was seized in 1992 and was to be used for building. A lawyer went to the government and asked for the land to be returned.
In Rangoon in 2011, the farmers expropriated in Shwe Na Thar (Mingaladon district) sued the Zaykabar company to recover their land seized in 2010 in the industrial area. Some farmers received 300,000 Kyats (300 euros) in compensation, but they want to keep their land. Mid-2011, the company destroyed the houses, blocked the irrigation canals built the roads and asked them to leave the premises before January 2012. The Law of Rental Lands for Cultivation (1963) is supposed to protect farmers from expropriation and establishes that citizens have no right to do anything other than farming on arable land.”
According to The Irrawaddy, in 2013, 400 people from villages near Letpadaung, protested to help the expropriated farmers. They requested an investigation into the events of 29 November 2012, in which 70 people were injured. They accused the Chinese company Wanbao and the Burmese army-owned Union of Myanmar Economics Holdings of failing to follow the recommendations of the commission of inquiry report.
In Pathein, the peasants wrote to President Thein Sein about the land (101 ha) by the SPDC in 2000 then they were rented by the UMEHL (army holding company) to hotel owners for a luxury complex near the beach of Ngwe Saung.
In Shan State, farmers have been expropriated near Inlay Lake; they have been accused in 2013 by builders who acquired the land, of cultivating the land seized in the village of Kan Bae. Nearly 600 acres of arable land were seized in 2012 in 6 villages to build hotels. Villagers say they don’t have enough compensation. (http://www.irrawaddy.org/archives/37140).
According to The Irrawaddy, Man Satt farmers in Shan State have not received any compensation for the expropriation of 2,000 hectares of land allocated to the China National Petroleum Corporation. Farmers say the land was confiscated in November 2010. The compensation received barely covers the harvest of the year.
According to The Irrawaddy, the Burmese government, through the members of the Commission of Inquiry established in 2012, received more than 6,000 complaints about land seizures. (The Irrawaddy, January 27, 2014).
In 2017, more than 1,000 hectares seized by the Ministry of Defence in 2000 for the construction of an arms factory were returned to 300 farmers in the Magwe region. As the construction project was cancelled, the land was transferred to the Ministry of Science and Technology then, in 2015 at the Ministry of Education which will use 194, the rest being then returned to the Farmers.