English version below
Pour unifier le pays, les politiques ultra-nationalistes menées par Ne Win et Than Shwe ont utilisé le bouddhisme en vue de l’unification du pays. Il y a, en Birmanie, une antinomie entre la volonté affichée d’unification et le refus de reconnaitre l’altérité.
Dans certains villages animistes, on envoie un instituteur ; les enfants sont contraints d’apprendre le birman. En échange, les villageois doivent construire une pagode, et s’y rendre (région de Kengtung). Ailleurs, là où la population a été en partie convertie au christianisme, les églises sont fermées, la pratique du culte interdite, des monastères construits (Putao)… Les riches Birmans, les militaires font de grosses donations aux pagodes ou aux monastères de leur choix, renforçant ainsi le pouvoir de certains moines, et se donnant l’image de bons pratiquants. Leur dévotion se mesurant à la hauteur de leur don. Sont mises en avant dans le bouddhisme Birman les actions ostensibles, éloignées, de l’enseignement du Bouddha !
Les pauvres donnent ce qu’ils peuvent, cherchent par tous les moyens à payer le shinbyu, la fête qui célèbre l’entrée au monastère de tout garçon bouddhiste, vers l’âge de 7 ans. Cette fête qui réunit parfois tout le village et dure plusieurs jours, est extrêmement coûteuse ; c’est un acte méritoire.
Ce sont des sommes colossales qui sont dépensées : feuilles d’or, argent, offrandes aux moines…. et qui ne sont pas consacrées au développement de la famille, ou du pays, freinant, en quelque sorte, l’évolution de la société.
To unify the country, ultra-nationalist policies led by Ne Win and Than Shwe used Buddhism to unify the country. In Burma, there is a contradiction between the stated desire for unification and the refusal to recognize alterity.
In some animist villages, a teacher is sent; children are forced to learn Burmese language lan. In exchange, the villagers must build a pagoda, and go there (Kengtung region). Elsewhere, where the population has been partially converted to Christianity, churches are closed, the practice of worship forbidden, monasteries built (Putao)…
The rich Burmese, the militaries make big donations to pagodas or monasteries of their choice, thus strengthening the power of some monks, and giving themselves the image of good practitioners. Their devotion is measured to the height of their gift.
In Burmese Buddhism are highlighted the ostensible, distant actions of the Buddha’s teaching! The poor give what they can, try by all means to pay for the shinbyu, the feast that celebrates the entrance in the monastery of every Buddhist boy, around the age of 7 years. This festival, which sometimes brings the whole village together and lasts several days, is extremely expensive; it is a meritorious act.
Colossal sums are spent: gold leaves, silver, offerings to the monks,…. building of new pagodas which are not used for the development of the family, or of the country, in a way hindering the evolution of society.