Nats © C. Dutilleul
English version below
Avant les premiers contacts avec le bouddhisme, on vénérait en Birmanie, les esprits tutélaires, ou nats : l’esprit du riz, de la forêt, de la rivière.
Comme le racontent les chroniques, lorsqu’Anawratha, premier grand roi de Bagan, se convertit au bouddhisme, n’osant faire table rase des nats, il en conserva 36, officiellement répertoriés et les plaça sous la tutelle d’un 37e nat, chargé de les maîtriser et de les garder sous la domination du bouddhisme. Certains nats sont des personnages historiques, d’autres légendaires ; tous avaient un don si exceptionnel que le roi se sentant menacé, les fit tuer et, pour éviter que leur âme errante ne vienne troubler les vivants, il leur attribua un territoire et demanda à la population de leur rendre culte et hommage. Les irmans ont gardé le culte des nats, et cette cohabitation étrange avec le bouddhisme est encadrée par des règles précises, sans quoi, tout se déglingue : la récolte, la santé ou les affaires !
Les 37 nats interviennent dans le monde des humains par l’intermédiaire des médiums qu’ils ont choisi. Aussi, quand les affaires marchent mal, on investit sans hésitation dans une cérémonie aux nats, très onéreuse. Le médium arrive alors avec sa troupe et son orchestre. Habillé en danseur, le nat se saisissant du médium, le «chevauche» et parle par sa bouche, distribuant ses conseils contre des billets….
Before the first contacts with Buddhism, one revered in Burma, the ministering spirits, or nats: the spirit of rice, forest, river.
As the chronicles tell, when Anawratha, the first great king of Bagan, converted to Buddhism, kept 36 of them, officially listed and placed them under the tutelage of a 37th nat, charged with mastering them and keeping them under the domination of Buddhism.
Some nats are historical figures, others legendary; all had such an exceptional gift that the king felt threatened, had them killed and, to prevent their wandering soul from disturbing the living, he assigned them a territory and asked the people to pay homage to them.
The Burmese have kept the cult of the nats, and this strange cohabitation with Buddhism framed by precise rules. The 37 nats intervene in the human world through the mediums they have chosen. So, when business goes wrong, people invests without hesitation in a ceremony. The medium then arrives with his troupe and orchestra. Dressed as a dancer, the nat seizing the medium, the «rides» and speaks by his mouth, distributing his advice for tickets….