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La Birmanie est un pays riche en ressources naturelles. On y compte pourtant beaucoup de pauvres : près de 27 % en 2010, plus de 36 % en 2014 selon la Banque Mondiale, alors qu’un très petit nombre de privilégiés s’enrichissent sans limites.
Bien souvent, les tailleurs, les chauffeurs de trishaw… louent leur outil de travail à la journée. Les vendeurs du marché achètent leur stock à crédit, à des taux d’intérêt exhorbitants, amputant lourdement leurs revenus quotidiens. En 2017, un chauffeur de trishaw à Dalla près de Rangoon, loue son véhicule 2 000 Kyats, soit 2 $ ; il lui est alors très difficile de se loger et de nourrir sa famille.
En 2014, 75 % de la population n’avait pas accès à l’électricité et, selon The World Ultra Wealth Report, 40 personnes en Birmanie, disposaient de revenus égaux ou supérieurs à US$ 30 millions. La gouvernance des dernières décennies a mené à l’aggravation de la pauvreté, compte tenu d’une inflation très importante et de salaires inadaptés. Pour les birmans, la précarité économique et sociale est la norme.En 2017, la pauvreté touche 36,7 % de la population selon le rapport de la Banque Mondiale.
Pour les salariés, la situation est un peu meilleure… à peine !
En juin 2017, des milliers de travailleurs ont manifesté, demandant la hausse du salaire minimum à 5 600 Ks par jour contre 3 600 depuis 2015 pour compenser les hausses du niveau de vie de plus de 7 % par an depuis plus de 10 ans. Les salaires minimum sont inférieurs à ceux de la plupart des autres pays d’Asie et, même si un accord est possible sur 5 600 Ks par jour, ce salaire sera encore inférieur à celui des pays voisins. Des manifestants font remarquer que beaucoup d’employeurs ne paient pas ce salaire minimum de 5 600 Ks mais seulement 1 700 pendant 3 mois comme aux stagiaires, ou 2 600 Ks à ceux qui sont en période d’essai.