La Birmanie est riche en pierres précieuses : jade à Pakhant, rubis à Mogok…
À Mandalay, tout le quartier du marché du jade résonne du bruit des scies électriques et des ponceuses bricolées. Les artisans travaillent à côté de seaux d’eau dans lesquels ils plongent la pierre chauffée par le frottement de la meule. Selon la beauté de la pierre, le propriétaire de l’atelier en décide l’usage : ici une pierre, dans un éclat vert vif, puis des bracelets, des bagues dans les éclats… Pour acheter, un enfant nous emmène dans une maison au fond de la ruelle. Sur un tissu noir on étale les bagues. J’en choisis plusieurs, on m’en offre une…
Le jade vient de loin, en grande partie de la mine de Pakant dans la forêt, près du lac Indawgyi. Les mines sont isolées, inaccessibles aux touristes, le travail dur et les salaires maigres ; les belles pierres sont rares, et les intermédiaires nombreux. Un ami, à Myitkyina a travaillé dans les mines ; pendant sept ans, il a creusé douze heures par jour, payé en partie en opium, pour pouvoir mieux supporter ce dur travail…
À Rangoon, un petit marché aux pierres se tient quotidiennement derrière Scott market, juste devant le «food center». A seize heures, l’animation bat son plein. Une maison de thé a étalé ses tables sur le trottoir et, aujourd’hui, on me laisse m’assoir et regarder. Les hommes s’interpellent, puis déplient de petits papiers blancs découvrant les pierres vertes parfois comme des émeraudes pour le jade, rouge sombre, « sang de pigeon » pour les rubis.
Le commerce des pierres est monopole d’état et génère d’importants revenus. Les touristes doivent acheter dans les boutiques ayant une licence du gouvernement et, deux fois par an ont lieu des ventes, maintenant à Naypidaw, attirant une clientèle venant du monde entier.