Mainmise sur les ressources
En 2014, selon The World Ultra Wealth Report, 40 personnes en Birmanie, disposaient de revenus égaux ou supérieurs à US$ 30 millions.
Pour la majorité des birmans, la précarité économique et sociale reste la norme. 75 % de la population n’a pas accès à l’électricité.
Après les élections, la Birmanie a fait la une des médias ; le gouvernement disait s’engager sur la voie de réformes démocratiques. Les touristes qui depuis longtemps, évitaient le pays, ont afflué… Mais il manque une volonté pour que le développement soit partagé.
Petit retour en arrière sur la mise en place d’un système économique qui profite à un très petit nombre de privilégiés : les sanctions mises en place dans les années 90 avaient pour origine la répression des manifestations. En quasi faillite mais riche en ressources, le pays se tourna vers ses voisins, et négocia des contrats, entre autres d’armement, contre des ressources : bois, gaz, pétrole, minerais… Incapables de gérer le pays, les généraux donnèrent à quelques hommes d’affaires choisis, la possibilité de faire des affaires dont ils bénéficiaient en retour.
Ces privilégiés ambitieux se lancèrent selon les opportunités : aviation, recherche pétrolière, construction, importation de voitures, infrastructures ou parfois, le commerce de l’opium, permettant un enrichissement exponentiel. En 2011, 11 d’entre eux obtinrent une licence bancaire. Avec l’armée, ils tiennent dans leurs mains la quasi-totalité de l’économie du pays.
Depuis les élections, les experts des organisations internationales sont arrivés avec rapports, statistiques, courbes de croissance, évolution des prix. Tenant leur rang, ils se sont installés dans les hôtels et appartements hauts de gamme, faisant d’autant grimper les prix de l’immobilier ; la Croix Rouge paie un loyer de 80 000 $ par mois pour ses bureaux à un général.
L’exploitation des richesses se fait au détriment de l’environnement : à Pakhant, dans les mines jade où, malgré les manifestations, les machines continuent à dévaster la forêt, à Letpadaung, site d’exploitation du cuivre par une joint-venture entre Economic Holding Limited, propriété de l’armée birmane et une société chinoise, Wanbao, filiale de Norinco, fabriquant d’armes. En 2012 déjà, des manifestations ont été violemment réprimées. Le 22 décembre 2014, une femme a été tuée par balle et d’autres blessées par la police alors qu’elles protestaient contre des saisies de terres. Le porte-parole de Wanbao a demandé une action immédiate du gouvernement et refuse de négocier le montant des compensations pour saisie des terres.
quantité énorme de détritus.